BILAN DU CONGRÈS « LES ENJEUX DES JEUX »

et de l’ensemble des événements organisés autour de cette manifestation scientifique

Montpellier, du 12 au 16 décembre 2022
Corum – Palais des congrès et Maison des Sciences de l’Homme (MSH SUD)

Comité d’organisation piloté par :

– Sylvain Ferez, Maître de conférences, HDR, Université de Montpellier
– Yves Morales, Maître de conférences, Université Toulouse III
– Éric Perera, Maître de conférences, HDR, Université de Montpellier
– Philippe Terral, Professeur des universités, Université Toulouse III

Comité d’organisation constitué des membres suivants :

– Nicolas Bancel, Professeur ordinaire, Université de Lausanne
– Yann Beldame, Docteur, Chercheur contractuel, Université de Montpellier
– Cyriac Bouchet-Mayer, Doctorant, Université de Montpellier
– Ilona Chiabaut, Doctorante, Université de Toulon
– Fanny Dubois, Maîtresse de conférences, Université Toulouse III
– Étienne Fiacre, Doctorant, Université Côte d’Azur
– Frédéric Gal, Doctorant, Université de Montpellier
– André Galy, PAST, Université de Montpellier
– Sophie Garnier, Maîtresse de conférences, Université Toulouse III
– Nathalie Jelen, Maîtresse de conférences, Université d’Artois
– Geneviève Le Bihan, PAST, Université de Montpellier
– Nathalie Le Roux, Maîtresse de conférences, Université de Montpellier
– Anne Marcellini, Professeure des universités, Université de Lausanne
– Olivier Obin, PAST, Université de Montpellier
– Bruno Papin, Maître de conférences, Université de Nantes
– Yann Ramirez, Docteur, Chercheur associé, Université de Montpellier
– Robin Recours, Maître de conférences, HDR, Université de Montpellier
– Arnaud Richard, Professeur des universités, Université de Toulon
– Rémi Richard, Maître de conférences, Université de Montpellier
– Thomas Riffaud, Maître de conférences, Université de Nîmes
– Maguelone Rouvarel, Doctorante, Université de Montpellier
– Frédérique Roux, Professeure des universités, Université de Rennes II
– Laura Silvestri, Docteure, Chercheuse contractuelle, Université de Montpellier

Évènement organisé à l’initiative de six sociétés savantes : l’Association Francophone pour la Recherche sur les Activités Physiques et Sportives (AFRAPS), l’Association pour la Recherche sur l’Intervention en Sport (ARIS), la Société Française d’Histoire du Sport (SFHS), la Société Francophone de Philosophie du Sport (SFφS), la Société Savante de Management du Sport (S2MS) et la Société de Sociologie du Sport de Langue Française (3SLF).

Une implication exceptionnelle des jeunes chercheurs-chercheuses, réunis le 12 décembre

La semaine montpelliéraine a débuté par la journée consacrée au Réseau des Jeunes Chercheur·e·s en Sciences Humaines et Sociales travaillant sur le Corps et les Activités Physiques (RJC-SHS-CAP), organisée à la Maison des sciences de l’Homme de Montpellier (MSH SUD) le lundi 12 décembre 2022. Cette journée, qui a rassemblé 70 participant·e·s représentant la plupart des disciplines des sciences humaines et sociales (SHS), a permis d’impliquer de nouvelles forces dans ce réseau récemment fondé (et dont la création s’est réalisée en lien avec la dynamique du congrès et en accord avec les sociétés savantes à l’origine de l’événement). Elle a aussi permis de formaliser des projets collectifs. Les organisateurs ont reçu des retours très positifs sur la qualité et l’intensité des rencontres et échanges, en rupture avec l’expérience de l’isolement exprimée par de nombreux doctorants, doctorantes ou jeunes docteur·e·s.

L’ouverture de la journée, entre 10h30 et 11h, a consisté en une présentation rapide du réseau et de ses principaux objectifs :

  • Favoriser les rencontres et les coopérations entre les jeunes chercheurs et chercheuses en SHS ;
  • Impulser des projets collectifs, de recherche, d’animation ou de valorisation scientifique contribuant à la formation par la recherche.

Entre 11h et 12h, un Speed docting a été organisé en vue de favoriser les échanges autour des sujets de thèses ou de recherche des un·e·s et des autres, surtout de « briser la glace » entre participant·e·s et de faire connaissance. Des groupes de 10 personnes ont été constitués permettant des échanges par deux avec 9 personnes (5 minutes à chaque fois : 1 minute de présentation par pers., 2 minutes de questions/réponses, 1 minute de temps de rotation).

Entre 12h et 13h30, le déjeuner a été offert à l’ensemble des participants par le RJC-SHS-CAP grâce le soutien financier de la MSH-SUD.

A 13h30, Sylvain Ferez (Université de Montpellier) vient dire quelques mots de bienvenu au titre de l’organisation du congrès « Les enjeux des Jeux », rappelant la place essentielle de la mobilisation des jeunes chercheurs et chercheuses dans la dynamique nationale de structuration de la recherche en SHS sur le sport à laquelle est associée le RJC-SHS-CAP. L’après-midi s’est ensuite prolongée avec deux tables rondes sur la valorisation du doctorat et l’après thèse.

La première table ronde s’est intéressée à la valorisation de sa thèse en milieu académique (13h45-15h15). Flavien Bouttet a commencé en présentant le Wikistaps récemment créé et les résultats de son enquête sur les recrutements de maîtres de conférences en STAPS dans le domaine des SHS. Philippe Terral (Université Toulouse 3) a ensuite présenté les enjeux liés à la qualification aux fonctions de maitre de conférences (par le Conseil National des Universités, CNU) et à la candidature aux concours de recrutement pour devenir enseignant-chercheur. Charlotte Bruneau a enfin évoqué son parcours l’ayant conduit, suite à un poste d’Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche (ATER) à s’engager dans un post-doctorat.

La seconde table ronde s’est intéressée à la valorisation de la thèse hors milieu académique (15h30-17h), avec trois intervenants qui ont travaillé à l’interface entre monde de la recherche académique et secteurs professionnels non académiques. Yohan Penel a ainsi présenté les liens avec la recherche au sein de la Fédération Française de Badminton, dont il est président. Puis Sylvain Rouanet a partagé son expérience de valorisation professionnelle de sa thèse dans le cadre d’une carrière dans le consulting (évaluation et formation). Enfin, Amélie Fuchs a témoigné de son intégration dans la structure privée Mooven pour développer la recherche appliquée et l’innovation en matière d’activité physique à des fins de santé et de bien-être.

Suite à ces deux tables rondes, entre 17h et 17h30, Brice Lefèvre (Université Lyon 1) a présenté la dynamique de structuration collective en cours autour des données quantitatives en SHS du sport grâce à l’infrastructure de recherche Progedo (au sein de laquelle il bénéficie actuellement d’une délégation CNRS à mi-temps), pointant l’intérêt de cette dynamique pour les jeunes chercheurs et chercheuses, et incitant celles et ceux intéressé·es par les méthodes quantitatives à s’y rattacher.

La dernière heure de la journée (17h30-18h) a été consacrée à un échange sur l’actualité du RJC-SHS-CAP et les enjeux de sa pérennisation. Elle a été l’occasion de présenter les liens avec les autres dispositifs de structuration créés à l’échelle nationale, notamment le Réseau Thématique Pluridisciplinaire (RTP) de l’InSHS « Sports et Sociétés » (au CNRS) et l’action scientifique inter-MSH du même nom (porté par le Réseau national des Maisons des sciences de l’homme). Elle a aussi permis de présenter les premiers résultats du recensement national des jeunes chercheurs et chercheuses et de l’enquête sur leurs trajectoires de formation et de professionnalisation pendant et après la thèse, réalisés par le réseau des jeunes chercheurs grâce au soutien financier de l’alliance Athéna.

Une articulation originale entre Les enjeux des Jeux (congrès) et Terre de Jeux (forum)

Le mardi 13 décembre 2022, entre 9h et 10h, une ouverture commune aux deux événements a donné la parole aux représentants de la Région Occitanie et du département de l’Hérault, mais aussi à Michael Delafosse pour la ville de Montpellier et Montpellier Méditerranée Métropole, à Philippe Augé pour l’université de Montpellier, à Tony Estanguet pour Paris 2024 et à Amélie Oudéa-Castéra (Ministre des sports et des JOP) pour le gouvernement.

Les extraits de message ou de discours prononcés illustrent l’intérêt accordé à ces évènements :

 « L’organisation à Montpellier du colloque « Les enjeux des jeux » offre une opportunité unique de mobilisation de l’ensemble des acteurs du sport autour des retombées attendues de l’organisation de Jeux Olympiques en France. Qu’il s’agisse des dimensions éducative et inclusive du Sport, de sa contribution à la santé ou des objectifs d’amélioration de la performance, le regard de la recherche peut et doit alimenter les politiques publiques que nous menons. La Région Occitanie s’inscrit pleinement dans cette ambition et souhaite s’appuyer sur les forces de recherche locales, qui plus est lorsqu’elles figurent parmi les plus reconnues de France ». (Carole DELGA, Présidente de la Région Occitanie)

« En accueillant simultanément la forum « Terre de Jeux 2024 » et le congrès « Les enjeux des Jeux », Montpellier Méditerranée Métropole marque sa volonté de s’appuyer sur la formidable perspective offerte par les Jeux de Paris 2024 pour être à l’avant-garde d’un sport intelligent, au service de la culture, du développement durable et de la santé globale, notamment grâce à son inscription dans l’écosystème associé au pôle mondial d’excellenceS MedVallée ». (Michaël Delafosse, Maire de Montpellier, Président Montpellier Méditerranée Métropole)

« En accueillant le congrès « Les enjeux des Jeux », l’Université de Montpellier souhaite partager l’expérience qu’elle a acquise en matière de transfert de connaissances, de construction des interfaces sciences/société et d’accompagnement des politiques publiques par les sciences sociales. Elle entend ainsi prendre sa part dans la structuration nationale d’une filière de recherche au service de l’innovation dans et par le sport, notamment dans les domaines de la santé, de l’environnement, de l’alimentation et du bien-être ». (Philippe Augé, Président de l’Université de Montpellier)

« L’organisation coordonnée du Forum Terre de Jeux 2024 et du Congrès « Enjeux des Jeux », est une formidable opportunité de mettre les connaissances produites par les chercheuses et chercheurs en sciences humaines et sociales au service du développement du sport sur tous les territoires. Je me réjouis d’avance de ces échanges qui permettront de partager innovations et bonnes pratiques, mais aussi de marquer notre conviction commune : celle que le sport est une « machine à solutions » en faveur de la santé, de l’inclusion, ou de l‘éducation ». (Tony Estanguet, Président de Paris 2024)

« En tout cas, vous, ce matin, vous êtes en train de réaliser quelque chose d’exceptionnel, en nous réunissant dans cette très belle salle du Corum. Je pèse mes mots, car je mesure, croyez-le bien, ce qu’il y a d’inédit mariage entre le monde de la recherche en sport et celui de celles et ceux qui font vivre le sport au quotidien, dans chacun de nos territoires ». (Amélie Oudéa-Castéra, Ministre des Sports et de JOP)

Un soutien important des membres du gouvernement au congrès « Les enjeux des Jeux »

Entre le 13 et le 15 décembre 2022, trois autres membres du gouvernement sont intervenus sous la forme de capsules vidéo diffusées aux congressistes en ouverture de temps pléniers (conférences plénières ou tables rondes) : le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse de France, la ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, et la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Chacun·e a souligné la qualité et l’importance de l’événement, mais aussi l’intérêt et le soutien de son ministère pour les perspectives de structuration et de développement associées.

« Il y a quelques mois, un Réseau Thématique Pluridisciplinaire « Sports et Sociétés » porté par l’Institut des SHS du CNRS. En parallèle, mon ministère a financé, grâce au plan SHS, une action scientifique inter-MSH du même nom au sein du Réseau national des Maison des Science de l’Homme. Grâce à l’implication de l’ensemble des acteurs de l’ESR, notamment de France Universités et des établissements, cette filière sport et recherche devrait constituer l’un des héritages majeurs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ». (Sylvie RETAILLEAU, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche).

« À moins de vingt mois des Jeux de Paris 2024, je sais que cet événement scientifique et culturel s’inscrit, plus largement, dans une double démarche de structuration nationale de la recherche en sciences humaines et sociales sur le sport d’un côté ; et de renforcement des chaines transfert des connaissances produites vers l’ensemble des secteurs sociaux (dont le secteur éducatif), et plus globalement des interfaces sciences/société, de l’autre. Il va sans dire que mon ministère soutient cette double démarche, indispensable au déploiement d’usages éducatifs du sport, que ce soit à l’école ou en dehors ». (Pap NDIAYE, Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse de France)

« En parcourant le riche programme de vos échanges, on mesure combien les questions liées à l’égalité entre les femmes et les hommes, à l’égalité des chances et au respect de la diversité sont au cœur de vos questionnements sur les pratiques physiques et sportives. (…) À l’approche des Jeux de Paris 2024, je sais que cet événement scientifique et culturel en appelle déjà d’autres, du même type, que vous préparez. Ils s’inscrivent dans le cadre d’une démarche de structuration nationale de la recherche en sciences humaines et sociales sur le sport et de renforcement de ses liens avec l’ensemble des secteurs et acteurs sociaux, notamment ceux du monde du sport, mais aussi ceux du monde de l’éducation, du tourisme, de la santé, etc. Mon ministère se tient à vos côtés pour vous aider dans cette double démarche de structuration extrêmement prometteuse (…) ». (Isabelle ROME, ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances).

Un rassemblement scientifique d’une ampleur inédite, associé à une dynamique structurante

En plus des 436 congressistes inscrits préalablement à l’ouverture du congrès, une cinquantaine de personnes se sont inscrites sur place. A cela s’ajoute la participation d’une soixantaine de personnalités invitées à prendre la parole dans des temps spécifiques de l’événement scientifique (ouverture, tables rondes et clôture notamment). Au total, sur quatre jours, plus de 500 personnes ont participés aux diverses activités du congrès « Les enjeux des Jeux : contribution de la recherche en SHS du sport au Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ». Ces activités scientifiques se sont divisées en quatre grands ensembles :

  1. 4 conférences plénières (d’environ 45 minutes), suivi d’un échange avec la salle :

– « La régulation et la gouvernance du sport mondial : quel avenir ? », Emmanuel Bayle, Professeur à l’Institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne (Suisse).

– “In search of a new normality? Sustainable legacy, pragmatism and the evolving Olympic City agenda”, JohnR. Gold, Oxford Brookes University (UK), Margaret M.Gold, London Metropolitan University (UK).

– “The Best Media Games Ever? Contested Communication and the Paris 2024 Olympic and Paralympic Games”, David Rowe, Emeritus Professor, Institute for Culture and Society, Western Sydney University (Australia).

– « « Plus vite, plus haut, plus fort… », mais en moins bonne santé : la performance à tout prix et l’instrumentalisation des athlètes de haut niveau », Suzanne Laberge, Professeur à l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique, Université de Montréal (Canada).

  • 28 symposiums de 1, 2 ou 3 sessions d’1h45 (soit un total de 56 sessions) s’inscrivant dans l’un des cinq axes du congrès ou « trans-axes » (pour 10 d’entre eux)

Plus de 300 congressistes étaient impliqués dans au moins un de ces 28 symposiums. Certains vont déboucher sur la publication de numéros thématiques de revues scientifiques pour valoriser les communications réalisées. Un grand nombre de ces symposiums a par ailleurs permis de créer ou de renforcer des consortiums pluridisciplinaires qui vont répondre à des appels à projets de recherche au cours de l’année 2023. L’action scientifique inter-MSH « sports et sociétés » permettra, entre autres, de suivre l’évolution de ces collectifs de recherche.

  • 21 sessions hors-symposium d’1h45 qui ont accueilli 104 communications en lien avec l’un des cinq axes du congrès : « 1- la promesse d’un sport éducatif et inclusif », « 2- La promotion de la santé et du bien-être par la pratique d’activités physiques », « 3- L’amélioration des performances et l’essor des loisirs sportifs », « 4- L’ambition d’une organisation partagée », « 5- Une éthique de l’information et de la communication ».
  • 4 tables rondes :

– « Les recherche en SHS et la fabrique de la loi », avec Belkhir Belhaddad (Député de Moselle), Éric Journaux (Inspecteur Général, référent Olympique et Paralympique du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ancien directeur de cabinet au ministère des sports), Régis JUANICO (Ancien Député de la Loire) et Michel SAVIN (Sénateur de l’Isère).

– « La Chartre sociale des JOP 2024 : entre promesses et contraintes », avec Marie BARSACQ (Directrice « Impact et héritage » au sein du comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024) et Bernard THIBAUT (Co-président du comité de la charte sociale au titre des organisations syndicales de salariés-ancien membre CGT du CA de l’OIT).

– « Penser les archives des Jeux de 2024 », avec entre autres Cécile FABRIS (Responsable du pôle éducation/recherche des Archives Nationales) et Leila RAHMOUN (Chargé d’archives à l’INSEP)

– « Devenir olympique/paralympique, quels enjeux pour les sports prétendants et néo-arrivants ? L’exemple de Montpellier », avec Jean Christophe AUBIN (Responsable du Département de la Performance Sportive du CREPS de Montpellier/Font-Romeu), Jean-Michel LECLERCQ, Directeur du pôle Sports de Montpellier Méditerranée Métropole), Lahouari MAACHOU (Président du Montpellier Breaking Métropole, est engagé au sein de la commission « Breaking » Fédération Française de Danse), Abdel MUSTAPHA (Entraîneur de l’équipe de France de breaking), Antoine WEISS (Entraîneur de l’équipe de France jeune et féminine de kitesurf), Migna TOURÉ (Joueuse et entraîneuse de Basket 3v3 à Lattes).

Des prolongements de deux des quatre tables rondes sont actuellement envisagés pour 2023.

Enfin, deux ateliers ont été organisés pour rendre visible et accompagner un mouvement d’organisation collective des communautés des SHS du sport sur deux enjeux stratégiques. L’atelier « Droit du sport : usages, reconnaissance et autonomie », proposé dans le prolongement de la table ronde sur « Les recherches en SHS et la fabrique de la loi » d’un côté ; et l’atelier « Sport-quanti Progedo » de l’autre, dont les enjeux ont été présentés lors d’une séance plénière du congrès par Sébastien Oliveau (Directeur de la TGIR PROGEDO, UAR 2506, CNRS).

Un programme culturel ouvert gratuitement au public

Les quatre tables rondes, tout en étant partie intégrante du congrès, étaient gratuitement ouvertes au public, tout comme un certain nombre d’événements proposé dans le cadre d’un programme culturel financé et porté par Montpellier Méditerranée Métropole, en collaboration avec le comité d’organisation du congrès. Ce programme comprenait :

  1. Deux expositions ouvertes au public :

– L’exposition « Les femmes et le Sport », qui retrace en 14 planches la lutte des femmes pour investir les pratiques sportives (exposition conçue par Jean-François DAVOUST, Conseiller de la CGT, chargé de la charte sociale JOP 2024 et membre du Comité de la charte sociale Paris 2024) :

– L’exposition « Histoire, sport et citoyenneté », conçue par la CASDEN et associée à un programme éducatif placé sous le haut patronage d’Emmanuel Macron, Président de la République, qui met en exergue 30 destins exceptionnels (individuels ou collectifs) à travers 30 olympiades et 30 valeurs citoyennes permettant de mieux comprendre chaque moment historique.

Ouverte au grand public, grâce à un partenariat avec le Rectorat de Montpellier, ces deux expositions ont été visitées par 14 groupes d’âge scolaire (du CM1 à la 2nde) le mercredi 14 et le jeudi 15 décembre en journée, soit plus de 300 élèves. Ces visites ont systématiquement été accompagnées par des historiens et historiennes du sport présent·e·s au congrès et des sportifs et sportives de haut niveau de la « team Montpellier » : Luca Bertrand (BMX), Kenza Chaal (BMX), Jelissa Engone-Nguema (Taekwondo), Kiera Loe Outrey (Volley-ball), Anna Mancipe (Rugby), Luan Mazet (Handi Natation), Quentin Morien (BMX), Lily Ramonatxo (Gymnastique rythmique), Sarah Seglar (Taekwondo). On notera que des sportives et sportifs de cette même « team Montpellier » étaient également présents à l’ouverture commune du congrès et forum « Terre de Jeux 2024 » :  Alexis Lebrun (Tennis de table), Brice Maurel Navarro (Quad Rugby), Valentin Porte (Handball) et Lily Ramonatxo (Gymnastique rythmique).

  • Deux projections-débats en présence des réalisateurs (en soirée)

– Le film « Charte sociale Paris 2024, 1919-2019 » (soirée du 12 décembre), réalisé par Nicolas GARIER (Ancien dirigeant d’entreprise, conteur d’histoire), qui rappelle les liens historiques entre le mouvement olympique et l’OIT (Organisation internationale du Travail) et retrace la genèse des engagements sociaux portés par les Jeux, en particulier les Jeux de Paris 2024.

– Le film « Paris Jeux t’aime » (soirée du 13 décembre), réalisé par Julien FARAUT (Chargé de collection et Réalisateur à l’INSEP-Institut National du Sport de l’Expertise et de la Performance), qui invite le spectateur à suivre les 23 journées de la VIIIe olympiade de 1924. Au programme : concours d’art, épreuves sportives et manifestations autour des Jeux, dans la capitale internationale de la culture et des arts.

  • Deux performances en théâtre et en Breakdance (dans l’après-midi du 14 décembre)

– Performance des Masters « création spectacle vivant », Université Paul-Valéry Montpellier 3. Coordination artistique : Cyprien DÈVE et Paul WARNERY, RiRRa21, Université Paul-Valéry Montpellier 3

– Démonstration de Montpellier Breaking Métropole. Accompagnement : Lahouari MAACHOU Coordinateur Breaking Occitanie FFD JO Paris 2024.

  • Le spectacle conté « Pour une couronne d’olivier : Histoires incroyables mais néanmoins vraies de femmes athlètes de l’Antiquité » (soirée du 14 décembre)

À l’issue de ce spectacle, joué par la Compagnie Balladons, les artistes ont pu avoir un temps d’échange avec la salle et profiter du témoignage de la joueuse internationale de Rugby à XV Safi N’Diaye, qui a partagé son expérience de rugbywoman.

  • Une conférence-débat sur « L’apport des sciences humaines et sociales dans le sport de haute performance » (soirée du 15 décembre)

Cette soirée était organisée par l’INSEP (Jean-François ROBIN, chargé de l’animation du réseau de l’accompagnement scientifique du Pôle Performance), en partenariat avec l’Agence Nationale du Sport (ANS). Elle a bénéficié de la participation de Marie-Françoise POTEREAU (Vice-présidente du CNOSF, en charge de Paris 2024 et de la mixité), de Christine HANON (Référente scientifique de la Fédération Française d’Athlétisme), d’Arnaud LITOU (Conseiller haute-performance Paralympique à l’ANS), de David COURTEIX (Entraîneur du 7 féminin de rugby, médaille d’argent aux JOP de Tokyo), de Mickaël CAMPO (Chercheur en psychologie du sport, détaché à la FFR) et Rénelle Lamote (Athlète de haut niveau spécialiste de 800m).

Une clôture sous l’autorité de Mme la Rectrice riche en annonces et en perspectives

La clôture du congrès a d’abord donné la parole aux acteurs nationaux des SHS qui soutiennent la dynamique de structuration des SHS du sport en cours.

– Pascal BULÉon (Directeur de la MSH de Caen), membre du Directoire du Réseau national des Maisons des Sciences de l’Homme (RnMSH), a pris le temps de rappeler le rôle des MSH (cf. carte 1) et du RnMSH, ainsi que les objectifs et enjeux de l’action inter-MSH « Sports et Sociétés » mise en place en 2022.

– Françoise THIBAULT, Déléguée Générale de l’alliance Athéna (Alliance nationale des sciences humaines et sociales) a rappelé que les Sciences humaines et sociales (SHS) constituent l’un des trois grands ensembles désignés par les spécialistes réunis au sein du Conseil Européen de la Recherche (ERC) pour répartir les disciplines (avec les Sciences physiques et ingénierie et les Sciences de la vie). Elle a pointé la dispersion géographique des unités de recherche en sciences humaines et sociales sur le territoire national (cf. carte 2). Après avoir annoncé la parution dans la collection Athéna de l’ouvrage Le sport, un objet social au premier trimestre 2023, elle a insisté sur le caractère exemplaire du travail de structuration qui y est présenté, et sans doute sa dimension pilote pour le reste des SHS. Un travail également salué par le Président de « France Universités » dans une capsule vidéo préalablement diffusée durant le congrès :

« Au sein de France Universités, nous sommes évidemment convaincus que les connaissances produites par la recherche en sciences humaines et sociales offrent un formidable potentiel d’innovation pour développer les pratiques sportives dans le cadre des politiques publiques. Une démarche de structuration nationale a été initiée en 2022, avec la mise en place d’un Réseau Thématique Pluridisciplinaire « Sports et Sociétés » par l’Institut des SHS du CNRS et d’une Action scientifique inter-MSH au sein du Réseau national des Maisons des Sciences de l’Homme dans lequel France Universités est fortement impliquée ». (Manuel TUNON DE LARA)

  Figure 1  
Figure 2

Par la voix de Carine Erard (Présidente de la Société de sociologie du sport de langue française) et de Christian Vivier (chargé de représenter Thomas Bauer, Président de la Société française d’histoire du sport), les sociétés savantes à l’origine du congrès ont adressé leur remerciement au comité d’organisation du congrès, et souligné leur satisfaction à propos des collaborations mises en place dans le cadre de la dynamique nationale de structuration des SHS du sport en cours, ainsi que leur volonté de travailler à la mise en œuvre d’un cadre fédératif permettant de poursuivre et renforcer ces collaborations.

Élie Patrigeon, Directeur Général du Comité paralympique et sportif français (CPSF), a souligné la dynamique impulsée depuis quelques années par la CPSF en matière de recherche (avec le financement d’une bourse CIFRE et la mise en place d’une cellule recherche).  Il a également exprimé son intérêt tout particulier pour la recherche en sciences humaines et sociales et sa volonté de renforcer les collaborations avec les chercheurs et chercheuses en SHS.

La dernière partie de cette séance de clôture du congrès a été consacrée à deux annonces. La première concernait la présentation de 7 personnalités qui ont accepté d’être ambassadeurs et ambassadrices de l’action scientifique inter-MSH « Sports et Sociétés », dont 5 ont pris la parole :

  • Delphine RÉAU, double-médaillée olympique en Tir sportif, membre de la Commission des athlètes de haut niveau (CAHN) du CNOSF : « Le mouvement sportif a besoin d’être plus en prise avec la recherche en sciences humaines et sociales. Les connaissances qu’elle produit peuvent certes contribuer à optimiser les performances, mais pas seulement ! Elles peuvent aussi contribuer au bien-être des athlètes grâce à un meilleur accompagnement de la difficile articulation entre exigences du haut niveau et accomplissement des autres projets de vie. Elles sont en outre indispensables au développement d’activités plus conscientes et plus soucieuses de leurs impacts sur les personnes et les environnements ».
  • Julien PIERRE, ancien jouer du XV de France, Directeur général et fondateur de Fair Play For Planet : « Je soutiens l’action scientifique inter-MSH « Sports et Sociétés » parce que le développement de l’écoresponsabilité parmi les acteurs du monde sportif ne pourra se faire qu’avec l’appui de la recherche en sciences humaines et sociales et par des actions concrètes avec ces acteurs, sur la base d’une connaissance de leurs pratiques et de leurs réalités ; la recherche en sciences humaines et sociales est indispensable pour accompagner la nécessaire transition écologique du sport ».
  • Sandra Forgues, double-médaillée olympique en Canoë-kayak et en Canoë : « Je soutiens l’action scientifique inter-MSH « Sports et Sociétés » parce que la recherche et les connaissances en sciences humaines et sociales sont indispensables pour réduire les discriminations dans le sport ; et plus encore, pour aller vers des pratiques sportives qui contribuent à l’acceptation et à la reconnaissance de toutes les identités, y compris la transidentité ».
  • Manuel Picaud, Co-président co-fondateur de la fondation FIER : « Je soutiens l’action scientifique inter-MSH « sports et sociétés » pour que le monde du sport puisse s’appuyer davantage sur les connaissances produites par la recherche en sciences humaines. Celles-ci peuvent accompagner l’inclusion et le respect de la diversité des personnes dans le sport … en valorisant ses dimensions sociales afin que le monde du sport devienne plus inclusif et plus respectueux de la diversité des personnes ; en facilitant notamment la participation et la visibilité des personnes lesbiennes, gays, bisexuel·le·s et trans ».
  • Cédric Roussel, Délégué ministériel JOP auprès du ministre de l’économe, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique : « Je soutiens l’action scientifique inter-MSH « Sports et Sociétés » parce que la recherche en sciences humaines et sociales doit davantage contribuer à soutenir et à développer l’économie du sport, tant dans le secteur des biens et services sportifs, que dans ceux du spectacle et du tourisme sportif. L’attractivité de ces secteurs économiques passe par un renforcement des chaînes de transfert des connaissances produites par cette recherche, qui peut en outre aider à anticiper l’évolution de l’emploi sportif ».

Les deux autres ambassadeurs et ambassadrices, qui ne pouvaient pas se libérer, ont également été présentés :

  • Marie-George BUFFET, Ministre de la Jeunesse et des Sports (1997-2002) : « Je soutiens l’action scientifique inter-MSH « Sports et Sociétés » parce que le sport s’inscrit dans des dynamiques socio-culturelles qu’il est essentiel de comprendre. La recherche en sciences humaines et sociales est ainsi indispensable pour concevoir et accompagner les politiques publiques sur et par le sport, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’inclusion, de l’emploi et du tourisme, de la santé, de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances ».
  • Régis Juanico, Député honoraire de la Loire et ancien Vice-président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée Nationale : « Je soutiens l’action scientifique inter-MSH « Sports et Sociétés » parce que l’engagement dans des pratiques physiques et sportives est devenu un enjeu de santé publique crucial ; et que les politiques publiques de sport-santé ne pourront pas atteindre leurs objectifs sans comprendre finement ce qui fait sens et ce qui fait obstacle à l’engagement sportif ».

Une seconde annonce concernait la projection vers six événements scientifiques (et culturels) qui seront organisés, dans diverses MHS, sous la marque « Les enjeux des Jeux » (avec le haut patronage du Président de la République et le soutien du gouvernement) entre avril et juillet 2024 :

  1. « Les enjeux des Jeux : La médiatisation du sport « féminin » en 2024 (état des lieux et perspectives) », MESHS Lille Nord-de-France
  2. « Les enjeux des Jeux : Quand les SHS du sport travaillent à des transferts de connaissances avec les décideurs politiques de la Région Occitanie », MSHS-T (Toulouse) et MSH-SUD (Montpellier)
  3. « Les enjeux des Jeux : Loisirs, « sports de nature » et transition(s) ? État des lieux, débats et controverses », MSH Sud-Est (Nice) et MMSH (Aix-Marseille)
  4. « Les enjeux des Jeux : Sports, cultures et altérité. Diversité culturelle, ethnicité et expressions identitaires dans les sports », MSH Paris-Nord, MSH Mondes (Nanterre) et MSH Paris-Saclay
  5. « Les enjeux des Jeux : La place des citoyens en 2024 dans les politiques sportives et l’organisation de méga-événements sportifs », MISHA (Strasbourg)
  6. « Les enjeux des Jeux : De la vitrine médiatique internationale aux réalités locales, épreuves de surf de Paris 2024 et développement du sport sur le territoire polynésien »,MSH du Pacifique (Tahiti)

Une capsule vidéo du ministre chargé des sports de Polynésie française a été diffusée à propos de 6e évènement prévu : « Dans le prolongement du grand congrès sur « Les enjeux des Jeux » à Montpellier, placé sous le haut patronage du Président de la République, je souhaite en tant que ministre chargé des sports de Polynésie française, faire profiter cet évènement scientifique et culturel aux Polynésiens, en mettant l’accent sur les réalités et les enjeux en matière de développement du sport en Polynésie. Avec le soutien du Vice-Rectorat de la Polynésie française et la Maison des Sciences de l’Homme du Pacifique, nous envisageons d’organiser cet évènement à Tahiti, du 24 au 28 juin 2024, en faveur de nos étudiants, du mouvement sportif, de nos chercheurs, de nos scientifiques, et de manière générale, de tous les Polynésiens » (Naea Bennett).

Enfin, un nouveau grand rassemblement de l’ensemble des acteurs des SHS du sport est projeté pour fin 2025 ou début 2026 en vue de faire le point sur l’ensemble des dynamiques engagées.

En clôture du congrès, Sophie BÉJEAN, Rectrice de la région académique Occitanie, Rectrice de l’académie de Montpellier, Chancelière des universités, a transmis au comité d’organisation et à l’ensemble des congressistes, les félicitations du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et de la ministre des Sports et des JOP. Après avoir rappelé les différents temps forts de l’événement, elle a loué les efforts déployés pour construire un écosystème de recherche renforçant les liens sciences/société et contribuant à accompagner les politiques publiques dans et par le sport. Elle a finalement conclu son propos en réaffirmant son intérêt pour ce qui a été entrepris et son souhait de continuer à l’accompagner dans la région académique Occitanie.

Une dernière journée de travail pour déployer les dispositifs de structuration nationale des SHS du sport mis en place en 2022

La journée du vendredi 16 décembre 2022 a permis de réunir à la MSH SUD (Montpellier) les acteurs et actrices impliqués dans la coordination et l’animation des deux dispositifs créés en 2022 pour contribuer à la structuration nationale des SHS du sport. La matinée (9h-12h) a été consacrée à la mise à jour de la feuille de route du RTP « Sports et Sociétés » (InSHS) et à l’organisation du travail prévu en 2023 (en lien avec la construction d’une méthodologie de recueil de la littérature ciblée sur chacun des quatre axes du RTP). Après un discours d’ouverture prononcé par Olivier TINLAND (Directeur de la MSH SUD), l’après-midi (13h30-16h30), a été consacrée à l’action scientifique inter-MSH « Sports et Sociétés », à la réflexion sur les collaborations avec Paris 2024 (avec un temps d’échange avec la Direction « Impact et Héritage » et à la présentation des actions engagées avec l’infrastructure de recherche Progedo. Elle a notamment permis de préciser les enjeux de cette action scientifique en matière de renforcement des liens sciences/société et du transfert des connaissances produite en SHS du sport vers les secteurs concernés.